samedi 18 janvier 2014

Le Pendu de la Porte Saint-Martin, le polar feuilleton : Chapitres 5 et 6

Nous avons pris un peu de retard mais voici la suite du polar-feuilleton de Christine Matéos intitulé Le Pendu de la Porte Saint-Martin. Si vous avez raté le début, retrouvez
le prologue
les chapitres 1 et 2
les chapitres 3 et 4
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Chapitres 5 et 6

En arrivant au théâtre ce jour là, Clotilde reconnut de loin la silhouette du commissaire Lauger. Adossé à un arbre, il contemplait pensivement l’affiche du prochain spectacle. Un coup d’œil rapide à Christian lui apprit qu’il avait aperçu le policier en même temps qu’elle : la trêve était terminée. Quand ils arrivèrent à sa hauteur, elle hésita sur la conduite à tenir. Il semblait totalement absorbé dans la lecture de l’affiche. Fallait-il le saluer ? Mais alors qu’elle se posait la question, il murmura sans même lever les yeux : - Bonjour Mademoiselle Beaudoin. Bonjour Monsieur Neubourg. - Bonjour Monsieur le commissaire, répondirent-ils presque en chœur. - J’aurais encore quelques questions à vous poser, à vous et à certains autres membres de la troupe. Mais je ne veux pas gêner les répétitions du « Chasseur noir », Je crois que la première a lieu dans une semaine, dit-il en désignant l’affiche. - Oui, répondit Clotilde, et nous avons encore beaucoup de choses à régler pour être prêts. Le commissaire pénétra dans le théâtre derrière eux. Durant la répétition les comédiens furent distraits, ne pouvant pas s’empêcher de surveiller du coin de l’œil les allées et venues du commissaire. Frédéric les rappela à l’ordre plusieurs fois mais s’interrompit lui-même au beau milieu d’un monologue en voyant Monsieur Alphonse faire de grands gestes en parlant au policier. Clotilde remarqua qu’ensuite le commissaire interrogeait longuement les deux machinistes. Après cela, il disparut jusqu’à la fin de la répétition. Elle l’aperçut à nouveau en regagnant sa loge afin de se préparer pour la représentation du soir. - Tu crois qu’il va rester dans les coulisses toute la soirée ? Lui demanda Marguerite, la doyenne de la troupe, qui pourtant partageait la loge des seconds rôles. Marguerite tenait les emplois de mère, de duègne, d’entremetteuse, enfin tous les rôles de femmes auxquelles, comme à elle-même, on ne donnait plus d’âge. Il était rare qu’elle entame une conversation avec ses camarades de scène. Elle avait été très belle autrefois et avait joué les premiers rôles - les mauvaises langues disaient que c’était sous Louis XVI… Elle supportait mal de devoir se contenter aujourd’hui des rôles secondaires. Pourtant elle n’avait guère le choix, ayant dilapidé tout ce qu’elle avait gagné durant ses heures de gloire, il fallait bien, pour vivre, qu’elle continue à jouer les rôles qu’on daignait encore lui offrir.

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