samedi 25 janvier 2014

Le Pendu de la Porte Saint-Martin, le polar feuilleton : Chapitres 7 et 8

Nous avons pris un peu de retard mais voici la suite du polar-feuilleton de Christine Matéos intitulé Le Pendu de la Porte Saint-Martin. Si vous avez raté le début, retrouvez
le prologue
les chapitres 1 et 2
les chapitres 3 et 4
les chapitres 5 et 6
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Chapitres 7 et 8

Vers 4 heures du matin, alors que la nuit était encore noire, Clotilde et Christian prirent un café dans la cuisine de la maison endormie et déposèrent sur la table le billet rédigé la veille accompagné d’une pièce de 1 francs et d’un autre petit message : « merci de faire porter ce billet au théâtre de la Porte Saint Martin en début d’après-midi » - Comme ça, avait dit Clotilde, nous aurons une bonne longueur d’avance sur Lauger. Après s’être assurés que la rue était bien déserte, ils se rendirent directement rue du Bouloir, au départ des Messageries Générales, se retournant plusieurs fois sur le trajet sans jamais apercevoir âme qui vive. L’agitation qui régnait dans cette rue contrastait singulièrement avec le calme des rues environnantes, qui s’éveillaient à peine à cette heure matinale. Six grandes voitures étaient garées le long du trottoir. Seules les deux premières étaient déjà attelées de quatre chevaux chacune. Une lanterne à la main, un homme sortit de l’écurie qui se trouvait au bout de la rue, il conduisait un cheval qu’il amena contre le timon1 de la troisième voiture. Il commença aussitôt à le harnacher après avoir posé sa lanterne sur le rebord d’une fenêtre pour avoir les deux mains libres. Christian s’approcha de lui et demanda quelle était la voiture pour le Havre. Il leur indiqua d’un geste la première, sans quitter des yeux les lanières de cuir et les anneaux métalliques qu’il était occupé à assembler. Curieusement, les deux voitures qui étaient déjà attelées semblaient animées d’une vie propre. Les rares mouvements des chevaux, pourtant fort paisibles, légers piétinements, mouvements de la tête ou de l’encolure, leur communiquaient des vibrations, produisaient des cliquetis que les caisses de bois amplifiaient par leur résonance, si bien que les voitures apparaissaient comme un prolongement vivant des animaux. Cinq autres voyageurs étaient déjà installés dans le large véhicule qui pouvait accueillir une douzaine de personnes. Comme le cocher sortait de la maison des messageries en essuyant sa moustache d’un revers de sa manche, Clotilde lui tendit leurs billets. Il prit le sac de voyage des mains de Christian et l’expédia rejoindre une malle et plusieurs balluchons qui étaient déjà sur le toit de la voiture, puis il leur ouvrit la portière avant de se hisser à son poste en criant d’une voix de stentor : « Pour le Havre, en voiture, messieurs dames ».

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